Pièges à éviter lors de l’achat de carrelage

Lorsqu’on souhaite rénover une pièce ou entamer un chantier de construction, le choix du carrelage peut rapidement devenir un casse-tête. Loin d’être uniquement esthétique, il repose sur des critères techniques et marketing qui influencent fortement la qualité et le prix. Il est donc essentiel de comprendre les éléments à prendre en compte, mais surtout de repérer les nombreux « pièges » qui entourent ce marché.

1. Les classifications PEI, UPEC et MOHS : de vraies fausses garanties de qualité

Les classements techniques comme le PEI (norme européenne) et l’UPEC (norme française) ont pour but d’orienter le consommateur vers un carrelage adapté à son usage. Mais attention, ces labels ne garantissent pas toujours une qualité réelle.

Le classement PEI mesure la résistance à l’abrasion des carreaux émaillés. Il varie de 1 à 5. Un carrelage PEI 3 suffit pour une chambre à faible trafic, tandis qu’un PEI 5 est indispensable pour les lieux publics.

Mais ce que peu de gens savent, c’est que la classification PEI est le résultat d’un test limité à un seuil minimal. Par exemple, deux carrelages classés PEI 5 peuvent avoir des résultats très différents : l’un aura tenu 12 000 tours avant usure (le minimum pour PEI 5), l’autre 50 000. Pourtant, tous deux arboreront le même label.

Le classement MOHS est bien plus intéressant. Il mesure la résistance à l’abrasion profonde. Un carrelage avec un indice MOHS proche de 10 est très résistant. Testez votre carreau avec la pointe d’un couteau : s’il ne raye pas, c’est bon signe.

Pour aller plus loin sur le choix selon les usages et télécharger notre guide complet:

2. Le poids et l’épaisseur : méfiez-vous des idées reçues

On croit souvent à tort que plus un carrelage est épais, plus il est solide. Faux ! C’est la pression de la presse lors de la fabrication qui détermine la densité et la qualité.

Un carrelage de 7 mm pressé à 5 000 tonnes sera plus résistant qu’un de 10 mm pressé à 1 500 tonnes. La vraie mesure à prendre en compte est le poids au m², pas l’épaisseur.

Théoriquement, un carreau plus lourd contient plus de matière première, a subi un pressage plus fort et une cuisson plus longue. Cela améliore la fusion des composants et la résistance globale.

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3. La température de cuisson : un argument marketing

Le mythe de la cuisson à 1300°C : une promesse trompeuse ?

Ce que cache réellement la mention “cuisson à 1300°C” Dans de nombreuses fiches produits ou argumentaires commerciaux, certaines marques ou distributeurs mettent en avant une cuisson à très haute température, notamment 1300°C, comme un gage de qualité. De prime abord, cela semble rassurant : on imagine un matériau ultra résistant, passé par une épreuve de feu prolongée. Mais la réalité de la fabrication industrielle est bien différente. La mention “cuisson à 1300°C” correspond uniquement au pic de température, c’est-à-dire au moment où le four atteint brièvement ce seuil, souvent en fin de cycle. Ce pic peut ne durer que quelques minutes, voire quelques secondes. Ce n’est pas la température moyenne maintenue tout au long de la cuisson.
Cuisson traditionnelle vs cuisson industrielle moderne Il y a encore 20 ou 30 ans, les carrelages, en particulier les grès cérame de qualité, étaient cuits longtemps — plusieurs heures — dans des fours dits « à feu lent » ou avec des cycles de cuisson lents. Ce processus permettait aux composants (argile, kaolin, silice, feldspath…) de bien fusionner entre eux, garantissant une meilleure cohésion du matériau et une résistance accrue aux contraintes mécaniques (chocs, humidité, variations de température, etc.). Aujourd’hui, pour des raisons de rentabilité et de productivité, la plupart des usines ont opté pour une cuisson dite rapide, grâce à des fours tunnel modernes. Résultat : certaines séries de carrelage ne sont cuites que 12 à 20 minutes au total, avec un passage à haute température très bref. Ce changement radical dans le process de fabrication a une incidence directe sur la qualité globale du produit.
Quels impacts sur la résistance du carrelage ? Une cuisson express ne laisse pas toujours le temps aux composants de bien se vitrifier ou de former un tesson (le cœur du carreau) homogène et compact. Cela peut engendrer des microfissures internes, une porosité accrue, une moins bonne tenue des émaux, et donc à terme une usure plus rapide, surtout sur des zones à fort passage ou soumises à l’humidité. Il faut comprendre que la résistance du carrelage ne dépend pas uniquement de la température maximale atteinte, mais de l’ensemble du cycle de cuisson : durée, montée en température progressive, temps de maintien, refroidissement maîtrisé… Un carrelage « cuit à 1300°C » pendant 3 minutes n’a rien à voir avec un carrelage cuit à 1180°C pendant 4 heures.
Pourquoi cette mention est-elle encore utilisée ? Simplement parce qu’elle est vendeuse. Dans l’esprit des consommateurs, “1300°C” évoque solidité, haute performance, durabilité. C’est donc un argument marketing, pas une garantie technique. Aucun label européen ou norme française ne se base uniquement sur ce chiffre pour qualifier un bon carrelage. Les usines le savent, et continuent de le mettre en avant, même si cela ne reflète en rien la réelle qualité de fabrication.
Comment identifier un carrelage vraiment bien cuit ? Voici quelques pistes pour vérifier la qualité de cuisson réelle : Poids au m² : un carrelage plus lourd à épaisseur égale a probablement été plus densément pressé et mieux cuit. Émaux bien fondus : un aspect de surface lisse, sans microbulles ni rugosité, est un bon indicateur. Tests de résistance : MOHS (résistance à l’abrasion), PEI (usure), et absorption d’eau (idéalement < 0,5%). Fabrication européenne : certaines usines italiennes ou espagnoles conservent des cycles de cuisson plus qualitatifs.

4. Les bords rectifiés : utilité réelle ou surcoût inutile ?

Le carrelage rectifié a des bords retaillés pour obtenir une dimension parfaitement uniforme. Cela permet des joints très fins… en théorie.

En pratique, les règles de pose en France imposent un joint de 2,5 mm minimum pour les rectifiés, et 3,5 mm pour les autres. De plus, les rectifiés peuvent présenter des variations de calibre entre deux productions.

Vous payez donc plus cher, pour un résultat souvent similaire à un carrelage standard.

5. L’effet « Lappato » : une brillance artificielle fragile

Le « Lappato » est un traitement de surface qui donne un aspect légèrement brillant. Il peut résulter d’un polissage, d’un brossage ou d’autres procédés flous.

Mais ce qu’on ne vous dit pas, c’est qu’il fragilise la surface émaillée. En abrasant partiellement le dessus, on diminue sa résistance mécanique. Et pourtant, ces carrelages sont souvent vendus plus cher.

6. Le mythe du « teinté dans la masse »

Le grès cérame teinté dans la masse consiste à colorer le biscuit du carrelage dans une teinte proche de l’émaillage. L’idée est que, si un éclat se produit, la couleur interne masquera le défaut.

Mais en pratique, après quelques lavages, la salissure s’incruste dans l’éclat et rend la zone visible. Cet argument est purement marketing et n’apporte aucune durabilité supplémentaire.

7. Le prix n’est pas toujours corrélé à la qualité

Deux carrelages classés PEI 5 peuvent coûter 10 € et 50 € au m². La différence de prix peut refléter une véritable différence de durabilité, mais aussi parfois des coûts marketing, des tendances ou une provenance.

La clé est de comparer les fiches techniques complètes, de vérifier le poids, le MOHS, et de poser les bonnes questions au vendeur.

8. Un carrelage peut être fin et pourtant très résistant

Pour les rénovations, les carrelages fins sont très pratiques. Contrairement aux idées reçues, un carreau fin peut être extrêmement résistant s’il a été bien pressé et bien cuit.

Il est donc inutile de s’orienter systématiquement vers des épaisseurs importantes.

9. Le marketing vous fait souvent payer plus cher

Un carrelage rectifié, teinté dans la masse, effet Lappato, vendu comme « cuit à très haute température »… Cela peut sembler impressionnant. Mais toutes ces options n’apportent pas toujours de réel bénéfice.

En réalité, elles peuvent même affaiblir le carrelage (comme le Lappato), ou n’avoir aucun intérêt (comme la teinte dans la masse), tout en faisant grimper la facture.

10. Faites confiance à un spécialiste

Chez Caro Centre, nous vous aidons à choisir en toute transparence des carrelages réellement durables, avec un excellent rapport qualité/prix. Nous vérifions chaque lot sur des critères objectifs : poids, MOHS, cuisson, rectification, tolérance dimensionnelle…

Nos produits proviennent de fabricants européens sélectionnés, testés et aux normes, mais sans surcoûts inutiles.

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